Ce mémoire explore les effets des groupes de soutien psychosocial sur des patients atteints d’un Trouble de Stress Post-Traumatique
Le Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) touche près de 4 % des Français au cours de leur vie. Il est souvent la conséquence d’un événement traumatique qui a laissé des séquelles durables sur le plan émotionnel, cognitif et corporel. Si les prises en charge psychothérapeutiques individuelles sont bien connues, qu’en est-il des ressources collectives, comme les groupes de soutien ? C’est la question que s’est posée Tom MAURY dans le cadre de son mémoire de Master 2 en Psychologie Clinique de la Santé, à l’Université de Bordeaux.
C’est au sein de l’association CLINAMEN, spécialisée dans l’accompagnement du psychotrauma, que le projet a vu le jour. Tom y observe que pour nombre de patients atteints de TSPT, les dimanches sont synonymes d’isolement, de ruminations et d’intensification des symptômes. Loin du rythme de la semaine, ces journées vides deviennent propices aux reviviscences douloureuses et à une chute de moral.
Partant de ce constat, il co-construit avec l’équipe de l’association une initiative originale : les « dimanche-off », des groupes de soutien psychosocial mêlant échanges, activités et partages entre pairs. L’objectif : recréer du lien social, offrir un espace sécurisant, et agir indirectement sur la symptomatologie du TSPT.
L’étude a porté sur 4 patients régulièrement impliqués dans ces groupes. Grâce à un protocole de recherche rigoureux alliant questionnaires (sur la qualité de vie, les symptômes du TSPT, le soutien social perçu) et entretiens semi-directifs, Tom MAURY a pu évaluer l’impact de ces rencontres collectives.
Les entretiens révèlent une transformation marquante du vécu des participants :
« Je n’appréhende plus le dimanche comme avant. Je sais que je vais voir du monde, et ça change tout. »
Le mot "solitude" cède la place à "écoute", "sérénité", "partage". Les groupes ne sont pas seulement un lieu de discussion, mais deviennent un vecteur de réparation relationnelle, dans un climat de bienveillance, loin du jugement ou de l’isolement habituel.
Au-delà des chiffres, ce mémoire met en lumière le pouvoir du collectif dans le parcours de soin du TSPT. Les participants ont exprimé une nette amélioration de leur bien-être, un retour progressif à la confiance en l’autre, et la sensation de ne plus être seuls face à leurs difficultés.
Les groupes de soutien psychosocial ne remplacent pas les prises en charge individuelles, mais ils en complètent les effets : ils restaurent le lien, favorisent la résilience, et permettent un travail plus incarné sur le rapport aux autres. En bref, ils réinscrivent les patients dans le tissu social, si souvent déchiré par le traumatisme.
Malgré la taille réduite de l’échantillon, les résultats sont prometteurs et invitent à développer ce type d’intervention sur le long terme. Des études complémentaires, sur un plus grand nombre de participants, permettraient d’affiner les effets observés et de renforcer la légitimité de ces groupes dans les structures de soin.
Ce travail constitue un exemple précieux de recherche-action, ancrée dans le terrain, attentive aux besoins réels des patients, et mettant la relation humaine au cœur de la démarche thérapeutique.
À retenir :Les groupes de soutien psychosocial, lorsqu’ils sont bien encadrés et adaptés aux besoins des patients, peuvent avoir un effet thérapeutique mesurable sur les personnes souffrant de TSPT. Ce mémoire nous rappelle combien l'humain peut se reconstruire au contact de l'humain.
Mémoire de Tom MAURY