Découvrez la vision intégrative de l’Association Clinamen pour une prise en charge humaine et transversale du psychotraumatisme.
Ce projet prend racine dans une réflexion de plus de cinq années. Plusieurs constats se sont imposés à nous :
Après bien des détours, l’Association Clinamen est née.
Le nom intrigue, interroge, parfois même dérange. Pourtant, il incarne une philosophie fondatrice.Issu de la pensée d’Épicure et Lucrèce, le clinamen est cette déviation imprévisible qui permet aux atomes de se rencontrer et de créer la matière. Sans lui, tout resterait figé dans une mécanique déterministe. C’est ce "trouble qui fait naître les choses", selon Ilya Prigogine.
Transposé à l’anthropologie, ce concept incarne la possibilité du libre arbitre, de la transformation, de la résilience. Il symbolise ce point d’inflexion, ce moment où un vécu chaotique peut devenir élan de vie.
En psychologie, Anna Freud distinguait le trauma (le choc) du traumatisme (sa trace subjective). La mémoire traumatique, figée, répétitive, nous empêche d'évoluer. Elle se manifeste dans l’hébétude, l’hypervigilance, les cauchemars.
Notre rôle de soignant est alors d’accompagner la reconstruction du récit, dans un espace contenant et bienveillant. Nous ne donnons pas le sens, nous permettons au patient de le reconstruire.
Philippe Meirieu dénonce avec justesse l’« entre-soi » qui gangrène nos sociétés. Notre démarche prend le contre-pied de cette logique :
Nos patients nous enseignent. Leurs expériences ont révélé les limites des dispositifs existants et ont nourri ce projet.
Ce projet repose sur une coopération interdisciplinaire réelle : médecins, thérapeutes, praticiens du corps. Chacun agit selon ses compétences, en lien avec les autres. Le patient n’est plus renvoyé d’un service à l’autre, mais devient le centre d’un dispositif articulé.
Le traumatisme n’a pas une cause unique. Il est le fruit d’un enchevêtrement de facteurs. Il convoque le corps, le psychisme, l’histoire, l’environnement.
Comme le dit Jacques Constant, il "transperce la cloison entre le corps et l’esprit". D’où l’importance d’articuler différentes méthodes : psychologie, psychanalyse, neurologie, thérapies corporelles...
L’approche intégrative repose sur deux piliers :
Cette souplesse favorise l’alliance thérapeutique, reconnue comme le principal facteur d’efficacité en psychothérapie.
Notre association agit au plus près du terrain : Bordeaux, Saint-André-de-Cubzac, bientôt ailleurs. Nous hébergeons de jeunes professionnels en les accompagnant matériellement, en échange de leur implication dans nos actions. Nous construisons des pôles de soin reliés aux acteurs locaux.
Face aux dispositifs centrés sur l’urgence ou le trauma simple, notre approche intègre la complexité évolutive du traumatisme :
Emma Lawrance rappelle que la santé mentale est "l’impact invisible du changement climatique". Notre clinique doit évoluer avec la société.
Nous ne sommes pas des spécialistes isolés, mais des artisans du soin. Nous favorisons la rencontre, le lien, la co-construction. Le patient est au centre, le soignant est compagnon de route. Le chaos du trauma peut devenir élan de vie. Comme le nautile de notre logo, la spirale se structure autour du trouble.
Et c’est ce mouvement que nous appelons Clinamen.